Située à une quarantaine de kilo- mètres à l’est du chef-lieu Oran, la ville pétrolière Arzew, en dépit de son classement comme seconde agglomération de la wilaya, est livrée à elle-même.
En effet, la commune n´est pourvue d´aucune infrastructure d´accompagnement. Ni gare routière, ni hospice, ni marché de gros, ni hôtels, ni espaces verts et ni stations d’essence. Quant à l´activité économique, elle demeure au stade de gestation. Dans la commune d´’Arzew qui compte plus de 80.000 âmes, on a l´impression que le temps s´est arrêté.
En l´absence d’une zone d’activité, les projets de développement n’ont aucune chance de réussite. Sur le plan sanitaire, le lieu n´est guère mieux loti. L’unique centre de soins, pour ne pas dire «salle», se limite à quelques consultations aléatoires en raison du manque criard de personnel sanitaire.
Le seul médecin généraliste exerçant la nuit, pour toute la ville d’Arzew, essaie un tant soit peu de calmer les douleurs des malades, surtout chroniques, en attendant la levée du jour. Pour les accouchements, il faut se déplacer le plus souvent par taxi vers l´hôpital ElMohgoun(9km à l’ouest).
La jeunesse prise entre l’enclume du chômage,de la mal-vie et la délinquance galopante, baigne dans un océan d’oisiveté et de monotonie, car laissée pour compte par le mouvement associatif, préférant s’occuper d’autres choses que ces jeunes désœuvrés.
Le plus souvent, les journées sont passées dans les cafés,implantés de part et d´autre dans les quartiers et qui se sont transformés, vu l’accroissement de la population et les habitations précaires qui y sont érigées, en ghettos.
Les Maisons de jeunes sont en hibernation et la seule piscine tarde à être réceptionnée. Que de milliards gaspillés! Les chiens errants sont seigneurs des rues et le commerce informel a toujours de beaux jours devant lui. La saleté est partout et les vieilles maisons de l’époque coloniale située au centre-ville tombent en ruine. Et on ose parler d’essor de la ville d’Arzew!
Aucun commentaire