En déversant, chaque année, plus de 100 millions de mètres cubes de fluides infectés et non traités directement dans la flotte, l’Oued El-Mohgoun qui traverse la ville d’Arzew en ses deux extrémités, continue à être le vecteur principal de la pollution marine affectant la côte ouest de la baie et du port d’Arzew, menaçant ainsi les ressources halieutiques et l’avenir de milliers de pêcheurs locaux dont la subsistance est directement liée aux produits de la mer.
Constituant une impasse élargie en forme de croissant allant de Cap Ivi à l’Est et la pointe de l’aiguille à l’Ouest, la baie d’Arzew affronte les affres de la souillure aquatique, due aux déversements des eaux usées jaillissantes en permanence de l’embouchure précisément de l’Oued El-Mohgoun, dans l’enceinte portuaire d’Arzew et au fond de laquelle, aboutit le canal du même cours d’eau naturel, transformé en un véritable pourvoyeur d’eaux urbaines utilisées, provenant du vaste groupement urbain d’Arzew et de ses localités limitrophes.
Un projet de dépollution de l’Oued ElMohgoun a d’ailleurs été avancé, sans pour autant se concrétiser sur le terrain, jusqu’à présent.
Le projet s’inscrivant dans le cadre d’un plan d’aménagement de la baie d’Arzew, consisterait d’abord, en ’assainissement de l’Oued El-Mohgoun, par l’installation et la mise sur pieds d’une infrastructure hydrique d’épuration des eaux usées, avec la réalisation d’une station de pompage en amont près de la localité d’El-Mohgoun, d’une capacité de 90.000 mètres cubes par jour, assortie de la création d’espaces verdâtres, le long des abords du cours d’eau en question qui sera alimenté en eau à travers la mise en place de digues stoppant les liquides pluviaux, dotées d’un système d’alerte anti-crues, en plus de la construction de ponts et passerelles reliant les deux rives de l’Oued.
Mais jusqu’à la matérialisation de ces objectifs hydriques, l’Oued El-Mohgoun poursuit son œuvre destructrice de la faune et de la flore marine dans la baie d’Arzew, avec tout cela comporte comme menace contre la santé publique Actuellement, une opération de curage de l’Oued cité a bel et bien commencé sous la houlette des services de drainage affilés à l’entreprise SEOR qui aurait ainssoustrait, quelque 125 tonnes de détritus et de déchets solides qui obstruaient le canal médian récoltant les eaux usées de la zone urbaine du grand Arzew et ce, en prévision de la saison des pluies diluviennes, se pointant à l’horizon.
Ladite opération de curage très coûteuse, a débuté la semaine en cours, mettant ains dans le bain deux engins de travaux publics dotés de pelles mécaniques et une équipe constituée de plusieurs agents d’entretien et ce, afin de dégager le chenal en question et garantir une bonne fluidité des eaux infectées et éviter leur jaillissement à l’air libre. Développement durable, dites-vous?
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