LA VILLE D’ARZEW : Une histoire, un djihad et une économie

actualité

» » LA VILLE D’ARZEW : Une histoire, un djihad et une économie


 Arzew d’hier, dont la population ne dépassait point en 1962 les 8000 âmes a atteint un chiffre aujourd’hui qui ne cesse de grandir pour dépasser largement les 100 000 âmes.Durant l’occupation, la population groupée à la Guetna a toujours conservé avec dignité son nationalisme et sa foi.



Arzew ville côtière lié dans le passé à toute la vie du Maghreb, la rade et le port de l’antique furent anciennement visités par les navires à faible tirant d’eau, visités par les Phéniciens et les Carthaginois. La grande colonie phénicienne, qui vassalisa la famille du roi Massinissa, maître de cette région (IIe siècle av. J.C). Bien que ce fût précisément au-delà du Cheliff que commençât l’extrême Ouest, pays qui semblait moins peuplé et où l’on voyait « moins de preuves de luxe et de richesse », il y avait encore une grande animation dans le golfe et le port d’Arzew qui s’appelait, à cause de son étendue, Portus Magnus. Ptolémée écrit qu’à « une centaine de milles à l’Ouest de Ténès, au-delà de la côte rocheuse du Dahra, s’ouvre un golfe large, mais peu profond, que des plaines entourent de tous côtés. C’est le « Portvs Maghvs a spatio appellatvs » Ce grand port s’étendait de l’emplacement actuel du Fort de pointe d’Arzew jusqu’à Mers El Hadjadj (Port aux poules) et dépendait de la cité proprement dite de Portus Magnus, située sur les vestiges épars de la tribu des Bettioua, près du village . 





Arzew, visité par les Romains,les Phéniciens. Les Carthaginois, les Vandales,les Byzantins et les Français 
Après que les romains eût marqué de leur empreinte cette région, les Vandales y furent entraînés par leur nouveau roi, Genséric (428-477).Dévalant. Dévalant comme un torrent sur l’ancienne province romaine, ils ruinèrent l’imposante cité de Portus Magnus et ses dépendances. Ils furent dépossédés de leur conquête et repoussés jusqu’à Tanger par Bélisaire (533). La Foutouhat de l’Islam, sauva Arzew de la barbarie en 640, un triomphe des Arabes, mais surtout celui de l’Islamisme. Yazid gouverna cette région (715). 
Abou-El-Bekri nous décrit Arzew à cette époque : »Sur le littoral s’élève Arzao, ville construite par les Romains et maintenant abandonnée. Dans le voisinage est une colline avec trois châteaux entourés de murs et formant un ribat très fréquenté ». Ainsi en 1068, la grande cité romaine dévastée par les Vandales ne s’était pas relevé de ses ruines, mais cent ans plus tard, en 1154, le géographe andalou arabe El Idrisi écrivait ; « Arzeu est un bourg considérable où l’on apporte du blé que les marchands viennent chercher pour l’exportation ». C’est ce qui incitait Elisée Reclus à cette remarque : »Une ville commerçante exista de tout temps à Arzeu, ou se reconstruisit après chaque désastre, au bord de cette anse propice aux matelots : c’était un port et une cité ». Youcef Ben Tachfine chassa les Zianides et domina toute la province. En 1120, Mohamed Ben Abdellah aida Abdel Moumen, le futur (Charlemagne berbère), à se révolter contre les Mourabitines et à asseoir la souveraineté des Mouahaddines dans la principauté. En 1162, Abdel Moumen fit construire une flotte de cent vaisseaux à Arzew, dont il avait fait le plus important arsenal maritime de la province. En1242, sous le règne de son descendant Sa¨d, le Gouverneur de la province, Grammeur Hassan Ben Ziane, vassal des Mouahidines, se souleva et, parvenant à assassiner le souverain, défit complètement l’armée chargée de le combattre, demeurant ainsi le seul maître de la cité. En 1286, le successeur des Mouahidines, au Maroc, Abou Yacoub de la dynastie des Mérinides, tourna ses armes contre Tlemcen où régnaient les Zianides, successeurs de Grammeur Hassan et princes du Royaume. Il organisa le siège de la ville et en laissa la direction à son frère Ali Saïd, qui s’empara de la capitale après une résistance de sept années. Par la suite, il conquit facilement la majeure partie du pays ‘ El Maghreb El Aouset). 








Arzew, resta fidèle aux Beni-Ziane Jusqu’à l’arrivée de L’Emir Abdelkader 

Arzew, demeurera fidèle aux Beni Ziane et c’est là que se retirèrent, avec leurs trésors, les souverains déchus. Depuis cette époque, la ville reçut le nom de « 
Port de Beni-Ziane ». En effet, dans le récit de ses voyages le Dr Shaw s’exprime ainsi : « ..le port d’arzeu appelé par les Maures le port de Beni-Ziane, du nom des habitants du voisinage, qui formaient, autrefois, une communauté considérable ». Le port d’Arzew, devenu un carrefour d’import et d’export. L’importation existait aussi ; Marmol Caravajal a écrit : » Sous le règne des Beni-Ziane, plusieurs vaisseaux chrétiens abordaient à Arzée, chargée des marchandises de l’Europe » L’Voire, les plumes d’autruche, les cuirs préparés, les poteries, etc… Ces divers objets transportés à Arzew et achetés, à grands frais, par les marchands vénitiens, qui les transportaient ensuite en Europe à bord de leurs galères aux riches oriflammes. 









Les tentatives des Espagnols pour occuper Arzew ont tous échouées Et le sinistre comte d’Alcaudète trouve sa fin à Mostaganem. 
Après la débâcle des musulmans d’ansalousie, les troupes espagnoles, débarquèrent dans les cotes de l’Ouest, où elles occupèrent la ville d’Oran. En novembre 1547, le comte d’alcaudète se borna donc à se rendre à Arzew avec 1600 soldats et une centaine de chevaux. Là fut construite « une place avec des murailles et des bastions », afin de tenir la main au recouvrement des tributs. Le Roi de Tlemcen devait, en effet, acquitter ses redevances avec le blé de Benarax ; en un mois il n’en avait pas livré 3000 fanègues. Les troupes espagnoles résolurent alors de se payer elles-mêmes et s’accaparèrent des quantités possédées par les habitants, les espagnols n’étaient que de vulgaires bandits et assassins, sur le chemin du retour, ils poursuivent leur razzia sur plusieurs tribus et entrèrent à Oran avec 450 habitants enlevés et 10 000 têtes de bétail volé. Onze ans après, en Août 1558, l’armée espagnole, forte de 10 000 hommes, quitta Oran, fut rejointe par les contingents alliés du Caïd de Tlemcen, Ben Mansour, et arriva sans encombre à Arzew, d’où elle se dirigea sur Mostaganem. Sur ces entrefaites, quatre galiotes chargées de munitions et de vivres expédiées d’Oran pour soutenir le combat furent prises dans le golfe d’Arzew, sous les yeux mêmes de l’armée, par cinq galères turques algéroises qui venaient d’une expédition en andalousie. Le comte d’Alcaudète à la tête de ses troupes, arriva aux portes de Mostaganem, précisément à la zone de Ma-zaghrane (Mazagran), « l’eau qui jaillisse » Les Mostaganemois Moudjahidine et autres habitants préparèrent un accueil qui rentrera dans l’histoire, dont le grand Soufi et poète sidi Lakhdar Ben Khelouf écrira sa fameuse qacida :’’ La Bataille de Mazagran est connue et authentifiée’’ Les troupes de l’envahisseur le sinistre le comte d’Alcaudète est décimées, le comte lui-même trouva la mort. C’était le plus grand désastre qu’a connu l’histoire de l’Espagne. 






Arzew et l’occupation Française les traîtres et la résistance populaire sous l’Emir 
Après l’occupation de la ville d’Oran par les troupes françaises, le 4 janvier 1931, ces derniers ne pouvaient quitter la ville pour s’approvisionner, les troupes de l’Emir Abdelkader dirigés par son chef d’Etat-major Fendi Abdellah Ould Sidi Slimane Bousmaha, maintiennent un siège solide autour des français. Les Ghrabas surveillaient étroitement l’isolement de la cité et c’est ainsi qu’ils attaquèrent, en janvier 1833, un convoi de 300 moutons et de 5 chevaux, conduit par le beau-frère du cadi d’Arzew, pour les acheminer aux occupants français. Ils s’emparèrent du bétail, tuèrent Madani le traître, chef de l’expédition, et dirigèrent sur Mascara plusieurs prisonniers traîtres qui furent exécutés pour trahison. Cette affaire émut les occupants français et le cadi d’Arzew, Ahmed Ben Tahar, qui défendait leur cause. Celui-ci « un des musulmans les plus érudits de la province d’Oran, et plus au courant des affaires d’Europe ». avait été chargé par le père d’Abdelkader de compléter la connaissance du Coran du futur Emir et de lui donner, dans son jeune âge, des notions d’astronomie, de calcul et de géographie. C’est avec ce « cheikh » que le sinistre général Boyer s’entendit, afin d’être ravitaillé par mer et se procurer par le port d’Arzew des cargaisons de vivres destinés aux troupes françaises d’Oran et de Mers el-kébir, ainsi que quelques chevaux pour la remonte du 2e Chasseurs d’Afrique. «  Cheikh  » Ahmed Ben Tahar, dévoué aux Français et qui se conduisait bien, entretenait de plus des relations cordiales avec le commandant français du brich stationnaire dans le port. Le 16 mars 1833, ce traître de cadi d’Arzew voulut venger la mort de son beau-frère Madani et se porta contre les Algériens. Sa tentative échoua, et il fut repoussé et bloqué dans la ville d’Arzew. A son tour, il fut attaqué, le 13 avril, par les habitants qui avaient profité du départ du stationnaire français sur Mers el-kébir, où il était allé renouveler sa provision d’eau et de vivres. La ville fut prise d’assaut par les moudjahidine. Prisonnier le cadi fut dirigé sur Mascara, pieds et poings liés. En le fouillant, un garde avait trouvé sur lui une lettre dans laquelle le Général d’Oran lui disait : « Tu me demandes d’entourer Arzew de remparts. Sois tranquille. Au premier signal de danger, je viendrai à ton secours et t’entourerais des remparts de chair de mon armée « . Bien que Abdelkader eût gardé une certaine reconnaissance à son ancien maître et qu’il eût voulu lui sauver la vie moyennant une contre partie de 100 fusils et 3000 boudjous, son père, ayant estimé un exemple nécessaire, fit mettre le cadi en jugement. Condamné à mort pour haute trahison. Exécuté sur la place de Mascara en public 








La France n’aurait pu occuper l’Algérie si ce n’était les renseignements des traîtres. 
Malgré la résistance populaire, Les troupes français parvenus à occuper Arzew, grâce aux renseignement des traîtres. Mais la tactique d’Abdelkader, qui consistait à affamer les établissements français de la côte et à obliger leurs troupes à venir combattre à l’intérieur des terres, était expliquée à ceux qui entretenaient des relations avec l’ennemi français. Le Général Desmichels se sentait disposé à traiter avec L’Emir Abdelkader. Ce dernier posa ses conditions dans ce traité : 
Art.1 Les Arabes auront la liberté de vendre et d’acheter de la poudre, des armes, du soufre, enfin tout ce qui concerne la guerre. 
Art.2 Le commerce de la Marsa (Arzew) sera sous le gouvernement du Prince des Croyants, comme par le passé et pour toutes les affaires. Les cargaisons ne se feront pas autre part que dans ce port. Quant à Mostaganem et Oran, ils ne recevront que les marchandises nécessaires aux besoins de leurs habitants et personne ne pourra s’y opposer. Ceux qui désireront charger des marchandises devront se rendre à la Marsa (Arzew). Rien de tel, la France n’a jamais tenue ses promesses, et n’a jamais respecté ses engagements. Le 8 février 1835, le commandement d’Oran passa au Général Trezel, qui dut bientôt s’opposer à la prétention d’Abdelkader d’obliger les habitants à faire le vide autour d’Oran, de Mostaganem et d’Arzew.. 
........suivre prochainement la 2eme partie 

Tous droits réservés ville d'arzew

partager

lire aussi

Aucun commentaire

Leave a Reply

vidéo